La bande de Gaza affronte une crise nutritionnelle sans précédent, qualifiée par les organisations internationales de catastrophe humanitaire évitable. Alors que les décès liés à la faim se multiplient, des mesures timides sont mises en place sous pression mondiale
Enfants en première ligne
Les chiffres de malnutrition atteignent des seuils alarmants. Sur 74 décès recensés depuis janvier 2025 attribués à la faim, 63 sont survenus en juillet. Parmi eux, 24 enfants de moins de cinq ans. La majorité des victimes présentaient des signes d’amaigrissement sévère à leur arrivée dans les structures médicales. Des sources sanitaires indiquent qu’un enfant sur cinq souffre désormais de malnutrition aiguë dans l’enclave.

Pauses humanitaires : un répit limité
Face aux critiques internationales croissantes, des suspensions quotidiennes de 10 heures des combats ont été instaurées depuis lundi dans trois secteurs (Al-Mawasi, Deir Al-Balah et Gaza ville). Cette mesure vise à faciliter l’acheminement de l’aide. Selon les données officielles, 120 camions ont pénétré dans l’enclave dimanche, tandis que 180 autres attendaient leur déchargement lundi. Un chiffre très inférieur aux 600 convois quotidiens nécessaires avant le conflit.
Pressions diplomatiques
La communauté internationale durcit son ton. Le secrétaire général des Nations Unies a martelé : « Nous ne devons jamais accepter la faim comme une arme de guerre ». Cette déclaration intervient alors que d’anciens dirigeants mondiaux ont publiquement dénoncé les images de famine, qualifiant la situation de « réelle » et annonçant des projets de centres alimentaires sans restriction d’accès.
L’aide aérienne : solution d’urgence
Des largages de vivres ont repris au-dessus du territoire assiégé. Près de 25 tonnes de denrées et fournitures essentielles ont été parachutées lors d’opérations conjointes. Si ces initiatives soulagent ponctuellement les civils scrutant le ciel, elles restent jugées insuffisantes par les acteurs humanitaires pour endiguer la crise.
L’impasse logistique
Malgré les annonces, le déficit d’assistance reste criant. Des milliers de camions chargés de nourriture et médicaments sont bloqués aux frontières, dans l’attente d’autorisations d’entrée. L’agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens affirme pouvoir déployer immédiatement 10 000 employés pour distribuer l’aide si les points de passage s’ouvrent.
Course contre la montre
Les travailleurs humanitaires soulignent l’urgence vitale. « Une personne sur trois n’a pas mangé depuis des jours », alerte un haut responsable onusien. Les enfants dépérissent visiblement, et chaque heure perdue aggrave le bilan. La récente intensification des convois terrestres, bien qu’insuffisante, représente selon les experts une fenêtre critique pour éviter l’embrasement sanitaire.
