Les tensions montent en Martinique, où des protestations contre le coût de la vie ont pris une tournure alarmante. À partir du mercredi, des barricades enflammées ont surgi dans plusieurs communes, perturbant l’ordre public. Face à la montée des violences, les autorités ont instauré un couvre-feu et interdit toute manifestation.
Un Climat Social Explosif
Les événements récents en Martinique reflètent une crispation sociale grandissante. Des manifestants ont élevé des barricades et mis le feu à divers points de l’île, exprimant leur colère contre la flambée des prix. Mercredi, un bâtiment municipal ainsi que plusieurs commerces ont été incendiés, tandis que douze gendarmes ont été blessés, dont un par balle, lors d’affrontements dans la commune du Carbet.
Les forces de l’ordre ont été mobilisées pour désamorcer les barrages, un processus qui s’est heurté à la résistance de manifestants déterminés. Malgré une tentative initiale de résolution par le dialogue, la situation s’est vite détériorée, obligeant les gendarmes à user de la force pour dégager la voie.
L’Opération « Île Morte » : Une Mobilisation Généralisée
À l’origine de cette montée de violence, une opération baptisée « île morte », orchestrée par plusieurs organisations militantes et syndicales. Les manifestants dénoncent non seulement le coût de la vie, mais aussi l’intervention de la CRS 8, une unité de police d’élite, lors d’affrontements avec des protestataires bloquant une route clé au Lamentin. Cette intervention musclée a cristallisé le ressentiment, déclenchant plusieurs opérations escargot qui ont ralenti la circulation à travers l’île et culminé dans une grande manifestation à Fort-de-France.
La CRS 8 : Une Force Controversée
Déployée pour gérer les violences urbaines en Martinique, la CRS 8 est arrivée sur l’île le 21 septembre. Cette unité, spécialisée dans la gestion des troubles en milieu urbain, a déjà opéré à Mayotte pour sécuriser l’île et à Marseille pour lutter contre le trafic de drogue. Toutefois, sa présence en Martinique, où la contestation est marquée par des revendications socio-économiques, a été perçue par certains comme une réponse inadéquate.
Une Exigence de Parité avec la Métropole
Au cœur des revendications se trouve la question du coût de la vie. Le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (RPPRAC) mène cette lutte en exigeant un alignement des prix alimentaires avec ceux de la métropole, les produits étant environ 40 % plus chers en Martinique. Le mouvement, initié début septembre, est ponctué de manifestations qui exacerbent un malaise social latent.
Un Dialogue Bloqué et un Nouveau Plan d’Action
Depuis le début de la crise, les autorités ont multiplié les initiatives pour trouver un terrain d’entente avec les manifestants. Quatre tables rondes ont été organisées, sans apporter de réponse satisfaisante pour les protestataires. Une cinquième rencontre est prévue, au cours de laquelle la préfecture doit présenter un plan d’action visant à apaiser la situation et à répondre aux revendications.