Le virus du Nil occidental, une maladie transmise par les moustiques du genre Culex, continue de se propager activement en France. Après avoir été détecté dans plusieurs communes du Var en août et à Vauvert dans le Gard début septembre, un premier cas autochtone a été identifié à Baillargues, dans la métropole de Montpellier, selon un communiqué de la préfecture de l’Hérault le 9 septembre 2024. Cette détection marque la première occurrence officielle de la maladie dans l’Hérault depuis 1962, date du début de la surveillance du virus par les autorités françaises.
En 2024, la France a enregistré un total de 16 cas autochtones de virus du Nil occidental, dont un cas en Guadeloupe en août, deux cas dans le Gard à la fin du même mois, et douze cas dans le Var entre juillet et août. Le cas le plus récent concerne un résident de Baillargues, qui a été hospitalisé mais dont l’état est maintenant stable. En plus des cas humains, trois chevaux ont été testés positifs dans l’Hérault, avec deux décès confirmés, et quatre autres chevaux sont suspectés d’être contaminés. Cette situation met en lumière l’impact potentiellement dévastateur de la maladie sur la population équine.
Surveillance Intense du Virus dans le Sud de la France
Le virus du Nil occidental est une préoccupation croissante pour les autorités sanitaires françaises, en particulier dans les régions méditerranéennes et en Nouvelle-Aquitaine, où il circule activement. Selon les données de 2024, environ 80% des infections humaines par le virus sont asymptomatiques, tandis que 20% des cas présentent des symptômes semblables à ceux de la grippe, tels que fièvre, maux de tête et douleurs musculaires. Les complications neurologiques graves, bien que rares, touchent moins de 1% des personnes infectées, principalement des individus immunodéprimés.
Les moustiques du genre Culex, vecteurs du virus, se nourrissent généralement au crépuscule et pendant la nuit, à la différence des moustiques tigres (Aedes albopictus) qui piquent en journée. Selon l’Agence Régionale de Santé (ARS) de la région Paca, ces moustiques Culex se contaminent en piquant des oiseaux infectés, tandis que les humains et les chevaux ne sont que des « hôtes accidentels » et ne transmettent pas le virus à d’autres humains ou animaux.
La surveillance active du virus est également en cours dans les départements d’outre-mer, où un premier cas humain a été identifié en Guadeloupe en août 2024. Bien que le virus ne soit pas encore endémique à La Réunion ou à Mayotte, il circule de manière persistante à Madagascar, et un cas isolé a été enregistré à Mayotte en 2021.
L’Impact Équivalent sur les Chevaux : Des Pertes Préoccupantes
En plus des cas humains, le virus du Nil occidental représente une menace sérieuse pour les chevaux, causant parfois des paralysies et la mort en quelques heures seulement. Le 6 septembre 2024, la préfecture de l’Hérault a annoncé que deux chevaux sont morts récemment dans des élevages du sud du département, des analyses plus poussées étant en cours pour confirmer la cause de ces décès. Ludovic Gely, président du Pôle équestre de l’Or de Mauguio, a témoigné de la rapidité avec laquelle le virus peut affecter les chevaux, mentionnant que certains sont devenus incapables de se déplacer et sont morts en seulement trois heures.
La difficulté de détecter la maladie chez les chevaux, qui sont souvent asymptomatiques, rend sa gestion particulièrement complexe. Claire Garcia, vétérinaire équin, a souligné que dans de nombreux cas, les symptômes ne se manifestent pas, rendant ainsi difficile la détection et le traitement précoce des infections. En l’absence de traitement antiviral spécifique, seuls les symptômes peuvent être pris en charge. Toutefois, un vaccin équin est disponible, et les autorités encouragent vivement son utilisation.
Mesures de Prévention Contre les Moustiques : Protéger Humains et Chevaux
En l’absence de traitement spécifique, la prévention reste le meilleur moyen de se protéger contre le virus du Nil occidental. Les autorités sanitaires recommandent de porter des vêtements longs et amples, d’utiliser des répulsifs sur les zones de peau exposées et d’utiliser des diffuseurs à l’intérieur des habitations. Pour les chevaux, il est essentiel de vacciner les animaux et de mettre en place des mesures de contrôle des moustiques dans les écuries et les pâturages.
Les complications neurologiques du virus, telles que la méningite et l’encéphalite, sont rares, mais elles peuvent survenir chez certains patients, en particulier ceux ayant un système immunitaire affaibli. Dans certains cas exceptionnels, des complications comme l’hépatite, la pancréatite ou la myocardite peuvent également se développer. Face à la multiplication des cas et aux risques de complications graves, les autorités sanitaires poursuivent la surveillance active du virus et encouragent le public à adopter des mesures de protection contre les moustiques.