Jean-Jacques, un retraité du Vieux-Nice, a fait preuve d’une ingéniosité remarquable pour ramener la sérénité dans sa rue, la petite rue de l’Ancien Sénat. Lassé de vivre au rythme des nuisances provoquées par un trafic de drogue omniprésent, il a choisi une méthode aussi pacifique qu’efficace : inonder l’espace de verdure.
Depuis 2020, armé de patience et d’un amour inébranlable pour son quartier, il s’est donné pour mission de réinventer son environnement. Avec deux jardinières pour commencer, placées stratégiquement là où s’installaient les dealers, il a initié une transformation qui allait changer le visage de cette ruelle. Les premiers mois ont été marqués par des actes de vandalisme, mais loin de se décourager, Jean-Jacques a persisté. Replantant inlassablement les fleurs, solidifiant les jardinières, il a peu à peu gagné du terrain, soutenu par un voisinage séduit par son projet.
Une passion qui redonne vie au quartier
Pour Jean-Jacques, cette initiative n’était pas qu’une simple revanche sur le désordre, mais un véritable acte d’amour pour son lieu de vie. Il a investi près de 8 500 euros de ses économies dans cette entreprise, sacrifiant parfois ses vacances pour financer l’achat de plantes, de pots et d’autres aménagements. « Quand on aime un endroit, on ne compte pas », confie-t-il.
Le résultat est saisissant. Des lauriers, du lierre et des chèvrefeuilles enjolivent désormais la rue, attirant de nombreux curieux. En été, des passants s’arrêtent régulièrement pour admirer et photographier cette allée métamorphosée, qui est devenue un petit joyau urbain à partager sur les réseaux sociaux. « Ce que j’entends le plus souvent ? “C’est tellement beau ici.” Et ça, c’est ma plus belle récompense », confie Jean-Jacques, visiblement ému.
Le soutien précieux des habitants et de la ville
L’élan de Jean-Jacques a rapidement fait des émules. Ses voisins se sont unis à lui, chacun contribuant à sa manière à embellir l’espace commun. La municipalité de Nice a également salué cette initiative en installant un système de vidéosurveillance pour sécuriser la rue et en autorisant l’utilisation de l’eau publique pour l’arrosage des plantes. En reconnaissance de son engagement, Jean-Jacques a été décoré de la médaille du bénévolat, un honneur qu’il accepte avec modestie.
Aujourd’hui, la rue de l’Ancien Sénat compte 141 jardinières solidement ancrées, témoins du travail acharné et de l’espoir d’un homme qui voulait simplement vivre en paix. Mais Jean-Jacques ne s’arrête pas là. Avec les fêtes de fin d’année qui approchent, il envisage de décorer la rue avec des guirlandes et des ornements lumineux, pour prolonger la magie qu’il a su créer.