L’Alliance des États du Sahel Lance un Passeport Biométrique Commun
Le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), vont lancer un passeport biométrique commun pour harmoniser les documents de voyage et faciliter la mobilité des citoyens de ces trois nations. L’annonce a été faite par le colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne et chef de l’AES, lors du premier anniversaire de la Charte du Liptako-Gourma, officialisant cette alliance.
Assimi Goïta a précisé que cette initiative vise à renforcer les liens entre les pays membres et à simplifier la circulation des citoyens à l’international. « Dans les jours qui suivent, un nouveau passeport biométrique de l’AES sera mis en circulation pour harmoniser les documents de voyage dans notre espace commun, » a-t-il déclaré.
Renforcer l’Intégration Régionale et Surmonter les Obstacles
Outre la mobilité accrue, l’AES cherche à renforcer son intégration économique et sociale en intensifiant la coopération dans des secteurs stratégiques tels que l’investissement, la fiscalité, et l’exploitation des ressources naturelles. L’alliance prévoit également de créer une banque d’investissement et un fonds de stabilisation, tout en promouvant des projets culturels, sportifs, et éducatifs pour consolider l’unité des populations.
Une chaîne d’information commune est également en cours de création pour diffuser des informations de manière cohérente entre les trois pays. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes avec la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de relations diplomatiques détériorées avec la France.
Objectifs et Défis de l’Alliance des États du Sahel
Créée en septembre 2023, l’AES réunit le Mali, le Burkina Faso, et le Niger sous un régime militaire, formant une alliance stratégique face aux défis sécuritaires et économiques. Lors de leur premier sommet en juillet 2024 à Niamey, les chefs d’État ont réaffirmé leur engagement à renforcer leur coopération et à affirmer leur autonomie par rapport aux institutions régionales et internationales.
Le lancement du passeport biométrique s’inscrit dans une stratégie de consolidation régionale, permettant une libre circulation des citoyens des trois pays. Ce document moderne et sécurisé marque un symbole fort de l’engagement de l’AES envers une intégration plus poussée.
Cependant, des défis demeurent quant à la mise en place de ce passeport. La réalisation de ce projet requiert des ressources financières considérables pour sa production et sa distribution. De plus, la question de la libre circulation au sein de la Cédéao pose des enjeux complexes. Bien que techniquement membres de cette organisation jusqu’en 2025, le retrait des trois pays pourrait restreindre la mobilité de leurs ressortissants dans la région.
Perspectives pour l’Intégration Régionale
L’AES s’efforce de développer des infrastructures pour améliorer la connectivité entre les territoires à travers des réseaux de transport et de communication. Cette volonté d’intégration se traduit également par des initiatives économiques et sociales visant à promouvoir la libre circulation des biens, des services, et des personnes, dans l’espoir de créer un marché commun sahélien.
La création du passeport biométrique de l’AES représente un pas important vers une intégration plus forte des pays du Sahel, malgré les défis financiers et politiques. Cette initiative reflète l’ambition des États membres de redéfinir les alliances régionales et de renforcer leur autonomie face aux pressions extérieures, consolidant ainsi une réponse collective aux défis sécuritaires et économiques de la région.