Laurent Wauquiez, chef des députés La Droite républicaine, a récemment demandé l’organisation d’une mission flash à l’Assemblée nationale suite au meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans. Le corps de la jeune femme a été découvert dans le bois de Boulogne, et l’enquête a rapidement mené à l’arrestation de Taha O., un Marocain de 22 ans, en Suisse. Ce dernier était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) en France et avait déjà été condamné à sept ans de prison pour viol.

Dans une lettre envoyée au président de la Commission des Lois, Florent Boudié, Laurent Wauquiez a exprimé sa préoccupation face aux failles judiciaires et administratives qui auraient permis à Taha O. de rester en France malgré ses antécédents. Il a demandé que cette mission flash soit mise en place rapidement pour enquêter sur ces défaillances. L’objectif de cette mission serait de clarifier les enchaînements d’erreurs ou de négligences qui ont contribué à la situation actuelle.

Bruno Retailleau, récemment nommé ministre de l’Intérieur, s’est également exprimé sur le sujet, évoquant la nécessité de réviser l’arsenal juridique. Il a affirmé vouloir collaborer avec le ministre de la Justice, Didier Migaud, malgré quelques désaccords entre eux. Retailleau a souligné l’importance de cette collaboration pour identifier les mesures à prendre afin d’éviter que de tels drames ne se produisent à l’avenir.

Qu’est-ce qu’une Mission Flash à l’Assemblée Nationale ?

La mission flash, demandée par Laurent Wauquiez, est une procédure spécifique à l’Assemblée nationale. Elle peut être mise en place rapidement pour répondre à un sujet d’actualité urgent. Une mission flash est convoquée soit par une commission, soit par la Conférence des présidents, qui regroupe la présidente de l’Assemblée, les présidents des commissions permanentes et les présidents de groupes. Cette conférence se réunit régulièrement pour fixer le calendrier des travaux parlementaires.

Contrairement à une mission d’information classique qui peut durer plusieurs mois, une mission flash est conçue pour fournir des réponses en peu de temps. Elle permet de mener des auditions et de rédiger un rapport sur un sujet précis. Dans ce cas précis, la mission flash se concentrerait sur les dysfonctionnements administratifs et judiciaires liés à l’affaire Taha O., un suspect déjà condamné et sous OQTF, mais toujours en liberté au moment du meurtre de Philippine.

Le suspect, arrêté en Suisse, suscite des interrogations sur la manière dont son dossier a été traité en France. Malgré sa condamnation et son statut d’étranger en situation irrégulière, il n’avait pas été expulsé. C’est ce point précis que Laurent Wauquiez souhaite éclaircir à travers la mission flash. Il espère obtenir rapidement des réponses sur les raisons pour lesquelles les décisions administratives et judiciaires n’ont pas été appliquées.

De son côté, Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l’Intérieur, a exprimé sa volonté d’apporter des changements législatifs pour renforcer les dispositifs existants. Bien que des tensions aient été observées entre lui et Didier Migaud, le ministre de la Justice, Retailleau a souligné l’importance de travailler ensemble sur ce dossier.