Une enquête récente met en lumière la faible sensibilisation des professionnels de l’aide à domicile à la dénutrition, un problème qui touche environ deux millions de personnes en France. Selon cette étude, réalisée par la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fédésap), la perception de cette condition par les intervenants révèle des lacunes importantes en matière de formation et de compréhension de ses enjeux.
Si 90 % des professionnels interrogés affirment avoir déjà entendu parler de la dénutrition, deux tiers d’entre eux ne la reconnaissent pas comme une maladie à part entière. Près de la moitié considèrent même qu’un amaigrissement est une conséquence naturelle du vieillissement, ce qui reflète une méconnaissance des causes et des implications de cette situation.
En parallèle, 28 % estiment que les personnes âgées ont moins besoin de consommer de viande, une idée reçue qui peut aggraver les carences nutritionnelles. Plus inquiétant encore, seuls 30 % des répondants pensent qu’un traitement efficace de la dénutrition est possible, et à peine un sur deux a signalé un cas suspecté de dénutrition à un médecin traitant. Ces chiffres soulignent un manque alarmant de formation et d’informations au sein de ce secteur pourtant clé pour le soutien des personnes âgées.
Sensibilisation à Guise : une journée dédiée à la dénutrition et au diabète
Dans le cadre de la Semaine de lutte contre la dénutrition, le centre hospitalier de Guise organise, ce jeudi 14 novembre 2024, une journée de sensibilisation. Cet événement coïncide également avec la Journée mondiale du diabète, qui met en lumière une autre problématique majeure de santé publique. En France, près de 4 millions de personnes vivent avec le diabète, dont la moitié ignorent leur diagnostic.
Le programme de cette journée inclut des stands d’information animés par des infirmiers, diététiciens, aides-soignants et étudiants en santé. Les visiteurs pourront bénéficier de tests de glycémie gratuits et, si nécessaire, être orientés vers un suivi médical adapté. L’événement est ouvert à tous, sans conditions, à partir de 9 heures.
Une formation insuffisante pour les aides à domicile
L’étude de la Fédésap met également en avant un autre aspect préoccupant : seuls 20 % des professionnels de l’aide à domicile ont suivi une formation dédiée à la dénutrition. Ce manque de préparation contribue à maintenir un flou autour des pratiques adaptées à mettre en place. Pour Agathe Raynaud Simon, présidente du Collectif de lutte contre la dénutrition, il est impératif de renforcer les connaissances des professionnels sur cette question. « Une meilleure prise en charge passe par une formation pluri-professionnelle et par des efforts accrus pour augmenter les apports nutritionnels des personnes accompagnées », souligne-t-elle.
Ces chiffres et témoignages pointent vers un défi majeur : l’importance d’améliorer la sensibilisation et les compétences des intervenants à domicile. La dénutrition, souvent perçue comme un simple effet secondaire du vieillissement, nécessite une reconnaissance plus large comme une pathologie grave. Les actions de sensibilisation, comme celle organisée à Guise, jouent un rôle clé pour combler les lacunes en termes de connaissances et pour renforcer les efforts de prévention et de traitement.